Ce n'est pas vrai mais je le crois

 

Locarno

Du au

Ce que nous allons raconter est une tragédie risible, peuplée d'une série de personnages aux noms improbables et qui sont en quelque sorte des versions modernes des masques de la commedia dell'arte. Le protagoniste de cette histoire ressemble beaucoup à certains personnages de Molière que Luigi De Filippo aimait beaucoup. L'entrepreneur avare, très avare, Gervasio Savastano, vit dans le cauchemar perpétuel d'être victime de la malédiction. Sa vie est devenue un véritable enfer car il voit des signes désastreux partout : dans les gens qu'il rencontre, dans la correspondance qu'il trouve sur son bureau, dans les rêves qu'il fait la nuit. Peut-être craint-il que quelqu’un ou quelque chose ne menace l’empire économique qu’il a réussi à bâtir au prix de tant de sacrifices. Tout, même le plus banal, le met en crise. Son entourage ne sait plus comment l’approcher. Sa femme et sa fille sont au bord de la dépression nerveuse ; ils ne peuvent pas quitter la maison parce qu'il l'en empêche. Même ses employés en ont assez de tolérer ces absurdes illusions obsessionnelles.
À un moment donné, ses caprices franchissent le seuil du ridicule : il licencie son employé Malvurio uniquement parce qu'il est convaincu qu'il porte malheur. L'homme menace de le dénoncer, de le traduire en justice et de porter plainte pour diffamation. Cela ressemble au préambule d’une tragédie, mais nous sommes dans une comédie qui fait rire. Et c'est en effet Sammaria qui apparaît sur le seuil de son bureau, un jeune homme à la recherche de travail.
Il semble intelligent, jovial et préparé, mais le Commendatore Savastano est attiré par une autre qualité de ce jeune homme : sa bosse. De là commence une série d'événements paradoxaux et hilarants qui mettront la crédulité du pauvre Commendatore Savastano au centre de l'histoire.
Peppino De Filippo avait placé son histoire dans la Naples quelque peu holographique des années 1930. Luigi avait reporté le décor une vingtaine d'années plus tard. Nous suivrons son intuition en rapprochant encore plus l'action du présent, en plaçant l'histoire dans un Naples des années 80, un Naples quelque peu tragi-comique et surréaliste dans lequel cohabitaient Mario Merola, Pino Daniele et Maradona.

TYPOLOGIE

  • Théâtre